Mes lectures coup de coeur #1#

Je suis de nature une lectrice plutôt irrégulière, mais depuis que j’habite Paris et que je passe beaucoup de temps dans les métros, la lecture est devenue un réflexe. Elle s’est imposée dans ma routine.

Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de deux livres que j’ai beaucoup appréciés notamment Moi,Malala de Malala YOUSAFZAÏ et Libérez votre cerveau de Idriss ABERKANE.

Ces deux auteurs sont complètement aux antipodes, je vous l’accorde. L’une est prix Nobel de la paix en 2014 et l’autre est un petit génie des neurosciences appliquées. Mais si j’ai décidé de les réunir dans cet article aujourd’hui, c’est tout simplement parce qu’ils traitent d’une thématique qui me tient énormément à cœur : l’éducation.  

Évidemment, le choix de ces lectures n’était pas prémédité. La thématique est ressortie naturellement. Le fait de les réunir est une occasion de confronter deux parcours, deux points de vue et surtout deux combats pour une meilleure éducation dans le monde.

1# Moi, Malala – Je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans – Malala Yousafzaî

Avant de devenir une icône mondiale de la lutte contre la non-scolarisation des enfants et surtout des filles au Pakistan, Malala est une miraculée âgée d’à peine 15 ans, ayant survécu à une balle dans la tête suite à une attaque des talibans.

Son livre est loin d’être l’éloge de son parcours héroïque, chose que je craignais pour une fille si jeune devenue du jour au lendemain un personnage relayé par tous les médias internationaux. Au contraire, Malala nous raconte sa vie, celle de sa famille et surtout de son père qui a joué un rôle important dans son élan. Elle nous apprend également beaucoup sur le Pakistan. Un pays fabuleux tombé entre les bras du fanatisme et détruit par le terrorisme.

Malala nous plonge dans sa vie quotidienne d’une fille ordinaire bercée par les chamailles avec ses frères, par les commérages entre copines ou encore par ces parties de cache-cache dans la vallée du Swat, où elle habitait. Entre ces banalités de la vie on apprend de plus en plus sur le contexte du Pakistan, comment on a commencé à fermer des écoles et comment son combat a débuté.

Un combat qui a été d’abord celui de son père, homme de bonne réputation dans son entourage et surtout plein de courage et de bonne volonté pour défier tout le monde. J’ai particulièrement apprécié sa personnalité remarquable, le respect qu’il avait pour sa femme, l’éducation qu’il transmettait à ses enfants et surtout à Malala, sa seule fille, surtout dans une culture où la femme n’est pas considérée du tout si ce n’est pour procréer et faire à manger.

J’ai beaucoup de raisons pour recommander ce livre notamment :

• On apprend beaucoup sur le contexte politique et social du Pakistan : C’est un pays qui était encore mystérieux pour moi. J’étais ravie de le découvrir autrement qu’à travers les idées reçues des médias, les dogmes et les préjugés et surtout à travers les mots de quelqu’un qui y a vécu. Aussi, je trouve que c’est indispensable pour comprendre l’histoire de Malala et les faits qui l’ont conduits à être ce qu’elle est aujourd’hui.
• Un livre qui nous remet en question. Contre mes attentes, ce livre m’a beaucoup touché personnellement, il m’a souvent poussé à me remettre en question, à estimer davantage la chance qu’on a de profiter d’une éducation normale sans encombre alors que pour d’autres c’est un combat quotidien dans la peur et l’inquiétude, et à prendre conscience de cette liberté _ de s’exprimer, de s’habiller, de jouer, d’exister_ qui nous est toute naturelle mais qui est arrachée pour d’autres ailleurs.

• Une représentation littérale de l’expression « Ce qui nous ne tue pas nous rend fort ». Ce qui lui a fallu coûté sa vie, Malala en a fait sa force, sa cause et son combat plus que jamais. Son histoire est loin de n’attirer que la pitié ou la compassion, puisqu’il y a une volonté de changer les choses qui est indéniablement contagieuse. Elle est tout simplement inspirante.

• L’expérience d’un exil non choisi. Cette partie m’a beaucoup parlé car elle dépeint le sentiment qu’on peut avoir en tant qu’étranger dans une culture nouvelle, de ce décalage culturel qui peut être l’élan vers un changement ou un frein dans son évolution. Ce livre n’est pas seulement le témoignage de Malala mais de toute sa famille.

C’est un livre très touchant qui nous transmet cette rage de vouloir changer les choses, en nous montrant qu’en commençant par de petites initiatives on peut avoir un impact au-delà les frontières, il suffit de vraiment le vouloir.

2# Libérez votre cerveau – Idriss ABERKANE

J’avais beaucoup entendu parlé de Idriss ABERKANE comme quelqu’un de perspicace et d’intelligent, j’avais regardé son discours sur TEDx et certaines de ses conférences. C’est donc tout naturellement que je me suis penchée sur son livre « Libérez votre cerveau » à sa sortie.

Dans ce livre, ABERKANE a une approche plutôt scientifique parfois teintée de coaching. Il nous explique le cerveau, nous le fait découvrir dans son moindre détail et surtout nous fait comprendre sa vraie capacité que nous ignorons.

C’est passionnant même si ça peut faire peur au début surtout quand on n’est pas des spécialistes du jargon neurologique, mais l’habileté de l’auteur, l’utilisation de métaphores et d’exemples voire même de dessins facilitent la compréhension du message qu’il cherche à nous faire passer. Et c’est ce côté qui fait la particularité de Idriss ABERKANE.

Je sais que ce livre a été beaucoup critiqué et a suscité une grande polémique autour de son contenu jugé comme contradictoire et réalisé à la va-vite mais aussi autour du parcours de son auteur. Est-ce vraiment vrai ou est-ce simplement une guerre entre chercheurs jaloux des exploits de leur confrère ?

En tout cas, je vous laisse porter votre propre jugement car personnellement je n’ai pas la réponse n’étant pas une spécialiste du domaine. Donc si je devais vous recommander ce livre ça serait pour les raisons suivantes :

• On s’instruit sur un domaine complexe, qu’est la neuroscience, ou du moins on le découvre, comme c’est mon cas. Car jusqu’ici, je n’avais jamais eu autour des mains un livre autour de ce sujet. ABERKANE nous explique la composition du cerveau, son mode de fonctionnement et surtout comment on pourrait l’utiliser d’une manière plus optimisée au profit de l’éducation et de l’école, avec la neuroergonomie.

• Complexe mais simple. Ce qui rend la lecture presque fluide est justement cette volonté de l’auteur à emprunter des métaphores de la musique, de l’économie ou de la culture soufi pour nous faciliter la lecture. Il agrémente même son livre avec une histoire en bande dessinée que je trouve très parlante et qui est pour moi l’objet principal de son livre.

• Une remise en question du système éducatif et de la société. Et c’est sans doute pour moi l’ultime chose à retenir. D’ailleurs, il le mentionne dans sa première de couverture avec la phrase «traité de neurosagesse pour changer l’école et l’éducation». Ce livre est une manière de dénoncer un système qui ne fait pas totalement ses preuves, un système discriminatoire où l’école est un chemin à emprunter par obligation et non par amour de la connaissance et du savoir.

En dépit de la difficulté de compréhension qu’on peut rencontrer quant à l’utilisation d’un jargon spécialisé aux neurosciences, et au delà des contradictions que ce livre peut relever, je trouve qu’il y a entre les lignes un message important à retenir – auquel j’adhère – autour de nos capacités respectives en tant qu’êtres humains auxquelles la société doit s’adapter et non l’inverse.

Conclusion

Ces deux livres sont intéressants dans le sens où ils m’ont amené à réfléchir sur la condition humaine, sur ma situation mais surtout sur la société où nous vivons. Le premier est autant révoltant qu’émouvant et le deuxième est une bonne proposition et une ouverture vers ce qui pourrait faire évoluer l’école et la société .

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Avez-vous lu l’un de ces livres ?
Quel livre vous a t-il le plus touché sur le thème de l’éducation ?